République démocratique du Congo
Des violents affrontements ont eu lieu ce jeudi entre des partisans de l’opposition et les forces de l’ordre à Kinshasa. Selon l’onu, une policière et un manifestant ont été tués. Une information dementie aussitôt par le chef de la police de Goma.
Ni les interdictions de manifestation du gouvernement congolais, ni les appels au calme mercredi par le secrétaire général de l’ONU n’auront arrêté les milliers de partisans de l’opposition à respecter le mot d’ordre de manifestation lancé par (Dynamique, G7 et Front citoyen), trois plateformes d’opposition, invitant leurs militants à descendre dans les rues ce jeudi.
L’appel a été pris en considération par plusieurs partisans (plus de 5 000 selon l’opposition) qui se sont rassemblés dans plusieurs villes du pays, notamment Kinshasa, Lubumbashi, le quartier de la Gombe et dans toute la province du Nord-Kivu. Des manifestations ont dégénéré peu après les rassemblements. À Kinshasa, les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes contre la foule d’où fusaient des pierres sur le boulevard du 24 Novembre, une grande artère du nord de la capitale du pays.
Le cortège dont la manifestation a été autorisée par les autorités locales, n’aurait pas respecté l’itinéraire convenu lors des assises, ce qui aurait déclenché les violences enregistrées : “ce n’est pas l’itinéraire, qu’est-ce qu’ils sont allés faire-là ? Dans ces cas-là, rien à faire, on n’a pas à négocier, on disperse”, s’est indigné le colonel Pierre Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la Police nationale congolaise.
Ces protestations ont éclaté à cause de la publication de l’arrêt le 11 mai de la Cour constitutionnelle congolaise. Elle autorise Joseph Kabila à se maintenir à son poste au-delà de son mandat si les élections censées se tenir avant décembre 2016 n’avaient pas lieu. Un scénario de plus en plus probable.
Appels au calme et à la retenue
Mercredi le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a appelé au calme et à la retenue. Selon son porte-parole, M. Ban ‘‘est profondément préoccupé par les informations relatives aux tensions politiques grandissantes, liées à l’incertitude qui persiste autour du processus électoral” en RDC. Il appelle “au strict respect des libertés et droits fondamentaux consacrés par la Constitution et exhorte toutes les parties à faire preuve de retenue et à exprimer leurs opinions pacifiquement, y compris dans le cadre des manifestations prévues ce 26 mai”.
Les acteurs congolais ont également été invités à ‘‘s’engager de manière constructive dans un dialogue politique visant à résoudre pacifiquement leurs divergences, et à coopérer avec le facilitateur du dialogue National Inclusif de l’Union africaine, M. Edem Kodjo, et réitère le soutien de l’ONU aux efforts de celui-ci.”
Le président Joseph Kabila est au pouvoir depuis 2001. Son mandat expire en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter. Mais ses détracteurs l’accusent depuis des mois de chercher à se maintenir au pouvoir par tous les moyens.
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